Méthodes arrêt du tabac

Hypnose, plantes, aromathérapie, patchs ou cigarette électronique… Il existe de nombreuses méthodes pour arrêter de fumer. Certaines personnes ont déjà essayé mais sans succès, d’autres y pensent mais n’osent pas franchir le pas. Arrêter de fumer est loin d’être facile ! La motivation est donc essentielle pour l’arrêt du tabac et choisir la méthode qui nous convient est une des principales clés de la réussite. Alors comment faire pour y arriver ? Quelles sont les méthodes qui fonctionnent ? Peut-on arrêter sans les patchs et les substituts à base de nicotine ? Retrouvez sur cette page notre guide avec les méthodes qui peuvent aider à arrêter la cigarette et des chiffres clés liés au tabac.

Le tabac en France : quelques chiffres

La France compte au moins 13 millions de fumeurs quotidiens. Le tabac est responsable de cancers et de nombreuses maladies cardio-vasculaires et respiratoires et il entraine, chaque année en France, le décès de 75 000 personnes, soit 1 français sur 8 (chiffres de 2015). Malgré des chiffres toujours alarmants, le nombre de fumeurs a diminué significativement ces dernières années en France soit une baisse de 1,6 million de fumeurs entre 2016 et 2018 selon les chiffres officiels publiés par l’agence Santé publique France.

Une baisse liée en grande partie aux mesures règlementaires mises en place par le gouvernement (la hausse du prix du tabac, l’interdiction de fumer dans les lieux publics) et aux actions de lutte contre le tabagisme (le mois sans tabac, le site tabac info service).

Cette baisse historique est un véritable espoir et doit prouver au plus grand nombre qu’il est possible d’arrêter de fumer. Parallèlement, la cigarette électronique est de plus en plus utilisée et elle est devenue la première méthode adoptée pour se sevrer du tabac mais il existe une multitude d’autres méthodes.

Les différentes méthodes pour arrêter de fumer

« Le tabac, c’est pas bon pour la santé », « Tu fumes encore, tu devrais vraiment arrêter »… des phrases que beaucoup de fumeurs entendent au quotidien. Alors, si la motivation reste l’élément principal pour arrêter de fumer, il est beaucoup plus facile d’arrêter en se faisant accompagner. Pour se débarrasser de son addiction au tabac, il existe de nombreuses méthodes conventionnelles ou non, avec ou sans nicotine, naturelles ou avec l’aide de médicaments. L’essentiel est de trouver la méthode qui nous convient le plus.

Les méthodes classiques

Les patchs et les substituts de nicotine

Pour arrêter de fumer, il y a les méthodes dites classiques et notamment les substituts nicotiniques : les inhalateurs, les gommes à mâcher, les comprimés à sucer et parmi eux, les patchs à la nicotine. Le patch est collé directement sur la peau et diffuse en continu de la nicotine tout au long de la journée.

Le patch présente un certain nombre d’avantages
  • Le patch est efficace et cela a été scientifiquement prouvé.
  • On peut s’en procurer facilement en pharmacie. Les patchs sont maintenant remboursés sur prescription médicale.
  • La dose de nicotine diffusée par le patch peut être modulée en fonction de sa dépendance et diminuée au fur et à mesure de son sevrage.
Mais il existe aussi des inconvénients à l’utilisation des patchs
  • Le patch peut entrainer des effets indésirables : des démangeaisons et des rougeurs locales.
  • Il peut aussi perturber le sommeil et entrainer des insomnies quand on le porte la nuit.
  • Même si cela est plus rare, le patch peut également entrainer chez certaines personnes, des maux de tête, des nausées et une accélération du rythme cardiaque.

La cigarette électronique

La cigarette électronique se répand de plus en plus en France. Elle est utilisée en alternative aux médicaments ou aux substituts nicotiniques pour se libérer progressivement de sa dépendance à la nicotine. Le choix de la cigarette électronique et du e-liquide dépend de la consommation habituelle de cigarettes, il est donc souvent nécessaire de se faire conseiller lors de son achat. La prise en main de la cigarette électronique demande un peu de pratique et d’entrainement mais plus d’un Français sur quatre se dit satisfait de son efficacité.

Comment fonctionne une cigarette électronique ?

L’e-cigarette, ou cigarette électronique, est composée d’une batterie rechargeable, d’un atomiseur (vaporisateur) et d’une cartouche contenant un e-liquide. Ce e-liquide est lui-même composé de propylène de glycol, de glycérine, d’arômes alimentaires (naturels ou artificiels), de nicotine (facultatif), d’additifs (facultatifs).

La cigarette électronique ne produit pas de fumée toxique, comme la cigarette classique, mais elle produit de la vapeur. On parle donc de vapoter au lieu de fumer.

Les avantages de la cigarette électronique
  • Normalement, la cigarette électronique ne contient pas de monoxyde de carbone, ni de substances cancérigènes.
  • La cigarette électronique peut contenir d’une faible dose à une forte dose de nicotine, on peut donc diminuer progressivement cette dose jusqu’à ne plus en avoir du tout.
  • Il est aussi possible de vapoter sans aucune nicotine pour les personnes qui ne sont plus dépendantes mais ont encore besoin du geste.
  • Il existe une multitude d’arômes pour son e-liquide : fruités, sucrés et même des arômes tabac.
Les inconvénients de la vapote
  • La cigarette électronique demande un entretien régulier et la batterie doit être chargée régulièrement.
  • Le dosage de nicotine est important. En effet, si la dose est trop faible, elle ne coupera pas l’envie de fumer à un gros fumeur et au contraire, si elle est trop élevée, cela pourra entrainer des maux de tête à son utilisateur.
  • Le propylène glycol contenu dans le e-liquide a aussi tendance à assécher la gorge, il sera donc nécessaire de boire très régulièrement lorsque l’on vapote.
  • L’inconvénient principal reste qu’on ne connait pas les effets de la vapote sur la santé à long terme.

Les méthodes douces et naturelles dites alternatives

L’acupuncture

L’acupuncture, utilisée depuis des siècles dans la médecine traditionnelle chinoise, est une des médecines alternatives et complémentaires reconnues par l’Ordre des médecins. Elle permettait autrefois de se sevrer de l’opium. Alors, pourquoi pas du tabac ? De nombreuses études ont été réalisées sur son efficacité. En France, la Haute autorité de santé reconnait qu’elle est efficace pour traiter certaines douleurs chroniques, les nausées pendant la grossesse ou encore en complément d’un sevrage tabagique. Même si, son efficacité n’a pas été réellement prouvée scientifiquement, l’acupuncture reste une alternative naturelle pour arrêter de fumer, utilisée seule ou en complément d’une autre solution.

L’acupuncture en pratique

Arrêter de fumer, entraine très généralement des symptômes liés au manque qui sont difficiles à supporter : irritabilité, stress, insomnies, pulsions alimentaires et donc prise de poids… L’acupuncture va aider à diminuer cette sensation de manque et donc les symptômes qui en découlent. En pratique, l’acupuncteur va placer des aiguilles sur différents points spécifiques du corps où circulent des flux énergétiques (la tête, les pieds…) afin de traiter les différents symptômes.
Le prix de la séance varie entre 30 et 80 euros mais peut être partiellement pris en charge par certaines mutuelles.

Les avantages de l’acupuncture pour arrêter de fumer
  • C’est une méthode douce, naturelle et totalement indolore.
  • De nombreux fumeurs se disent convaincus de l’efficacité de l’acupuncture pour arrêter de fumer.
  • Une seule séance peut être suffisante.
  • Une séance d’acupuncture peut être remboursée à hauteur de 70% du tarif de convention, si elle est pratiquée par un médecin conventionnel.
Les inconvénients de l’acupuncture.
  • Il ne faut pas avoir peur des aiguilles.
  • L’efficacité restera souvent insuffisante chez les personnes très dépendantes mais elle pourra être une aide supplémentaire en complément d’une autre méthode classique.

L’hypnose

Parmi les différentes méthodes pour arrêter de fumer, dites douces ou alternatives, l’hypnose attire de plus en plus de fumeurs. « L’hypnose consiste à modifier la perception que le fumeur a du tabac., à l’aider à se sortir de son emprise » explique le Dr Benhaïem, médecin au centre de traitement de la douleur à l’hôtel Dieu à Paris et qui a créé en 2001 le premier diplôme universitaire d’hypnose médicale.

L’hypnose en pratique

De plus en plus de médecins pratiquent l’hypnose. Par exemple, aujourd’hui, il est possible d’avoir recours à l’hypnose au lieu d’une anesthésie générale pour certaines chirurgies. Mais les hypnothérapeutes sont pour la plupart des praticiens libéraux qui ne sont pas médecins. Les tarifs sont donc libres et le prix d’une consultation d’hypnose varie d’un praticien à l’autre (environ 60 euros la séance). Une séance dure environ une heure et il faudra un certain nombre de consultations en fonction de sa dépendance à la cigarette.
La première consultation est un échange entre l’hypnothérapeute et le patient afin d’évaluer la dépendance, les motivations, l’environnement du fumeur et les raisons qui le poussent à fumer. Pendant les séances d’hypnose suivantes, le patient installé confortablement et dirigé par la voix de l’hypnotiseur, entrera dans un état de semi-conscience. L’hypnothérapeute proposera alors au patient une série d’exercices personnalisés.

Les avantages de l’hypnose
  • L’hypnose est une méthode totalement naturelle. Chaque jour, une personne rentre inconsciemment dans un état hypnotique, c’est le cas par exemple, d’un conducteur absorbé par ses pensées qui arrive chez lui sans se souvenir du trajet.
  • L’hypnose ne va pas chercher à traiter les symptômes, comme c’est le cas avec les médicaments, mais les causes des difficultés rencontrées pour arrêter de fumer.
  • L’hypnose peut ensuite se pratiquer seul.
  • Certaines mutuelles proposent des forfaits de remboursement pour les médecines douces. De manière générale, les séances d’hypnose pour arrêter de fumer ne sont pas remboursées par la sécurité sociale (elles peuvent être remboursées, à hauteur de 70% du tarif de convention, uniquement si elles sont pratiquées par un médecin généraliste conventionné).
  • Enfin l’hypnose n’est pas dangereuse et l’hypnothérapeute ne pourra pas vous faire faire quelque chose que vous ne voulez pas.
Les inconvénients de l’hypnose
  • L’hypnose demande un travail personnel de l’inconscient.
  • Il faut avoir confiance en son thérapeute pour que l’hypnose fonctionne.
  • Enfin la critique principale reste qu’aucune donnée scientifique ne prouve l’efficacité de l’hypnose pour arrêter de fumer.

L’aromathérapie et les huiles essentielles

Prendre la décision d’arrêter de fumer est le plus grand cap à franchir. L’aromathérapie, ou la thérapie par les huiles essentielles, peut s’avérer être une aide efficace, naturelle et précieuse, en complément d’un suivi médical, pour relever ce défi personnel, diminuer les symptômes liés au manque et éviter la rechute.

L’aromathérapie, en pratique

L’aromathérapie est l’utilisation des huiles essentielles à des fins thérapeutiques. L’huile essentielle est un extrait pur et naturel obtenu, le plus souvent, par distillation à la vapeur d’eau de plantes aromatiques. Chaque huile essentielle contient un grand nombre de molécules aromatiques, plus ou moins présentent en fonction de la plante distillée, lui conférant de nombreuses propriétés et une grande efficacité.

Utilisées depuis des millénaires, les huiles essentielles connaissent un véritable essor auprès du grand public et de la communauté scientifique pour leurs bienfaits et pour traiter de nombreux maux du quotidien. On peut utiliser les huiles essentielles seules ou en synergie (un mélange de différentes huiles essentielles), en diffusion, par voie cutanée, par voie orale ou par olfaction.

Les avantages de l’aromathérapie dans le sevrage tabagique

Arrêter de fumer entraine des symptômes gênants au quotidien liés au manque de nicotine. L’utilisation d’huiles essentielles aide à lutter contre ces symptômes incommodants. On peut donc y avoir recours :

  • pour lutter contre le stress, l’anxiété et favoriser le sommeil en diffusant quelques gouttes d’huiles essentielles d’Orange douce, de Mandarine ou encore de Petitgrain Bigarade, réputées pour leurs propriétés calmantes, relaxantes et anti-stress.
  • pour freiner l’envie de manger. Le tabac coupe l’appétit. En arrêtant de fumer, il est courant de compenser le manque en mangeant plus. Or s’il y a bien un symptôme du sevrage tabagique que les fumeurs redoutent, c’est la prise de poids ! Pour diminuer cette envie souvent incontrôlable de grignoter, on peut utiliser l’huile essentielle de Pamplemousse connue pour son effet coupe-faim. Il suffit de porter le flacon près de ses narines et d’inhaler à chaque fois que l’envie se fait sentir dans la journée.
  • pour l’accompagnement général dans l’arrêt du tabac, on peut avoir recours à différentes huiles essentielles. Des études cliniques ont révélé que l’inhalation d’huile essentielle de Poivre Noir aide à diminuer les symptômes d’anxiété liés au sevrage chez les fumeurs et réduit considérablement l’envie de fumer.
Les précautions d’utilisation des huiles essentielles

Les huiles essentielles sont très puissantes et il convient de les utiliser avec beaucoup de précaution en respectant les recommandations d’usage :

  • s’assurer d’un bon dosage en demandant conseil à un aromathérapeute ou à un spécialiste ;
  • veiller à ne pas diffuser d’huiles essentielles en présence de jeunes enfants et à les conserver hors de leur portée ;
  • ne pas utiliser d’huiles essentielles sur les muqueuses ;
  • diluer les huiles essentielles avec une huile végétale pour une application cutanée ;
  • effectuer un test cutané avant application ;
  • ne pas s’exposer au soleil avec l’utilisation d’huiles essentielles qui contiennent des furocoumarines (les essences d’agrumes notamment).

D’une manière générale, l’usage des huiles essentielles est déconseillé pour les femmes enceintes et allaitantes ainsi que pour les personnes épileptiques, asthmatiques ou souffrant d’hypertension ou de troubles cardiaques. En cas de doute et pour se faire accompagner, il est toujours préférable de demander conseil à un spécialiste.